La promotion du Soja entre dans une nouvelle dynamique. Après les nombreuses péripéties engendrées par la commercialisation du Soja, le gouvernement donne un nouveau coup de pouce. Outre les mesures d’accompagnement, notamment la construction des magasins, l’implantation d’usine de transformation à Glo-djigbé, le gouvernement se lance dans une totale réorganisation du secteur. À cet effet, il ouvre le marché à la commercialisation avec des mesures beaucoup plus favorables. C’est cette dynamique qui motive l’organisation non gouvernementale SOJAGNON où la coordination n’entend pas rester insensible.
Rendre compte aux populations des dernières décisions du gouvernement quant à la promotion du Soja et motiver ceux-ci à accompagner le gouvernement tout en assurant la mise en marché d’une production de qualité et l’amélioration de leur revenu, Patrice SEWADE, coordonnateur de SOJAGNON ONG et son équipe ont initié une série de rencontres avec les acteurs. Ces rencontres visent à contribuer à l’amélioration de la qualité du soja produit et la réussite de la campagne de commercialisation 2023-2024 par le renforcement de capacité des acteurs de la filière sur les bonnes pratiques post-récoltes d’une part et les réformes engagées dans la commercialisation du soja par le Gouvernement d’autre part.
De Matéri à Tanguiéta, Boukombé et Natitingou dans l’Atacora puis Banikoara et Kandi dans l’Alibori, l’exercice a été la même. La coordination de Sojagnon est revenue sur trois aspects. Conformément à la décision du gouvernement, « le commerce du soja grain est libre sur l’ensemble du territoire national ; ainsi les opérations d’achat, de vente, de transport, les prix, les dates de démarrage et de fin des opérations, sont librement fixés par les acteurs », « l’exportation du soja est libre, sans agrément et se fait exclusivement par le port autonome de Cotonou », « la contribution à la recherche et à la promotion agricole CRA perçue du cordon douanier, à la charge exclusive des exportateurs, est désormais fixée à 30 FCFA par kilogramme de soja grain au lieu de 140 FCFA au titre de la campagne écoulée ». Bien déterminé et engagé, le coordonnateur de SOJAGNON ONG, Patrice SEWADE a à travers cet exercice donné une nouvelle motivation aux producteurs et transformateurs. Il faut dire que le rôle de SOJAGNON ONG n’est pas limité à cette rencontre puisque des descentes dans les champs, l’apprentissage des meilleures techniques de productions s’ensuivent.
À la faveur du projet Emploi des Jeunes pour une Amélioration de la Sécurité Alimentaire au Nord Bénin (EJASA-NB) actuellement dans sa phase active, les acteurs sont informés et formés sur les techniques de récolte et d’accès au marché. Ce dernier aspect est renforcé par la récente réforme du gouvernement pour faciliter cet accès au marché. La rencontre avec les acteurs a été une belle occasion pour les informer sur les dispositions pour la commercialisation du soja. Les différentes réformes jusqu’à la dernière décision, le gouvernement, en accord avec les producteurs, fixe le prix plancher. La réforme actuelle a rendu le dispositif de mise en marché à la portée du producteur. Chaque acteur est donc libre de fixer son prix pour l’écoulement de sa production.
Un exercice motivant
Être de vrais transmetteurs du message tout en restant fidèle aux engagements pris aux niveaux de leurs faitières. Le coordonnateur n’est pas passé par autre chemin pour envoyer les acteurs en mission auprès de leurs parents. L’exigence d’importation du soja par le port autonome de Cotonou, selon le coordonnateur, contrairement aux circuits informels, permet de connaître et de mieux tracer les statistiques de production afin de continuer à apporter un soutien sans faille à la filière. Lesdites statistiques permettront une meilleure planification des intrants, semences et les financements de la recherche pour sortir les innovations technologiques. Le coordonnateur dans cette mission a associé les encadreurs en les invitant à travailler dans les cadres de concertations des interprofessions, les groupes de soutien des familles d’acteurs de la filière de manière à pouvoir mobiliser une bonne production, à vendre et pour payer des crédits. Il les invite à travers le dispositif cluster à les sensibiliser de manière à ce qu’ils comprennent qu’ils peuvent livrer leur produit à un agrégateur qui peut être un industriel, un transformateur ou un exportateur. Il doit à cet effet négocier les prix et quantités suivis d’un contrat signé par les deux partis. Il a toutefois précisé que le soja grain de très bonne qualité sera acheté à un meilleur prix, mais le soja de mauvaise qualité ne sera plus accepté sur le marché et portera le discrédit sur le producteur et l’ensemble des agents d’encadrement. Il appelle les producteurs au respect de la période idéale de récolte du soja ; la durée et des conditions adéquates de séchage des gousses ; le respect des bonnes conditions de battage et conditionnement du soja grain puis le respect des bonnes conditions de stockage et conservation.
Une filière qui vient de loin
Patrice SEWADE n’a pas occulté, à chaque étape de cette initiative de soutien et d’accompagnement quant à la décision du gouvernement, de rappeler le parcours de cette filière au Bénin. « À l’origine, entre 2008 et 2009, le soja grain a été la matière première alternative idéale pour la production de l’huile à l’usine de Fludor Bénin. Depuis ce temps, sa culture et son usage ont connu un boom avec la naissance des coopératives communales, des producteurs d’un côté et des transformateurs de l’autre avant de se fédérer en unions nationales ». C’est ce qui a attiré, selon lui, l’attention des autorités qui ont intégré la filière soja dans la politique nationale de développement agricole.
C’est ainsi, le coordonnateur a souligné, qu’il a été ouvert une fenêtre pour la promotion de la filière Soja dans le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) 2006-2015. Le Gouvernement de la Rupture (2016 à ce jour) a, quant à lui, ouvert une porte pour la filière dans le PSDSA et au Programme d’Action du Gouvernement (PAG 1), volet Agriculture 2016-2021. Au PAG 2, le Gouvernement du Président Patrice TALON a ouvert le portail de la filière Soja. Ce portail, c’est la facilité accordée pour la construction des unités modernes de production de fromage de soja (Chabi-Couma, dans la commune de Kouandé, à Kandi, Boukombé, Natitingou) gérées par des femmes ; l’opportunité des usines de trituration dans le plateau de Cana-Bohicon pour la production de l’huile de soja et des tourteaux pour l’industrie avicole ; l’innovation des usines de transformation de soja installées sur le site de la zone industrielle de Glo-Djigbé et la promotion de l’exportation sans agrément du soja de qualité du Bénin par le Port autonome de Cotonou.
Il faut préciser que ces rencontres, soutenues par les autorités, ont connu respectivement à Kandi et à Tanguiéta la présence effective de Donatien MIGAN, Directeur Départemental de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (DDAEP) de l’Alibori, du Point Focal DDAEP/EJASA, et BAPARAPE Abdoulaye représentant le CCeC de Tanguiéta.
Sensibilisation des acteurs de la filière soja dans le département de l’Alibori
Sensibilisation des acteurs de la filière soja dans le département de l’Atacora
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